Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/511

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
70
JUSTINE.

agonie, nous avons assez souffert pour que Dieu nous pardonne.

Justine le tenait toujours embrassé, et elle pleurait amèrement.

— Ô mon Dieu ! s’écria-t-elle, il est donc bien vrai que nous n’avons plus rien à espérer des hommes !… plus rien que des tortures… Et les barbares se disent frères ! et ils croient à la vie éternelle !…

— Ils ont flétri ma jeunesse, dit Georges ; ils m’ont tout enlevé, jusqu’à l’espérance. Que ferais-je désormais parmi ces bêtes féroces qui m’ont marqué du sceau de la réprobation ? Laisse-moi sortir maintenant, Justine, je suis sûr de moi. Je vais revenir dans quelques instans, et nous ne nous séparerons plus.

Justine cessa de le retenir ; alors il descendit lentement l’escalier. Son chapeau était le