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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/512

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IL ÉTAIT TEMPS.

seul objet de son accoutrement qui eût quelque valeur ; il le vendit pour une faible somme. La vue de l’argent faillit ébranler sa résolution ; il ne put s’empêcher de penser qu’il possédait de quoi apaiser la faim qui les dévorait, Justine et lui.

— Mais que ferons-nous après ? se dit-il ; demain les maux que nous souffrons recommenceraient, et nous n’aurions plus le moyen de les faire cesser promptement.

Craignant de céder à la tentation contre laquelle il luttait ; il courut acheter du charbon, qu’il emporta dans les pans de sa redingote en lambeaux.

— Dans une heure nous aurons cessé de souffrir.

L’orpheline entendit ces paroles sans frissonner ; elle ne pleurait plus ; elle allait mourir dans les bras de Georges, et c’était