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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/596

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CONFESSIONS.

— Baron je suis, avant tout, revêtu d’une peau d’homme ; c’est un cœur d’homme qui bat dans ma poitrine. Il est bien que les sots me croient pétri d’un autre limon que les autres ; je consens à être un ange à leurs yeux, et je m’arrange en conséquence ; mais à quoi me servirait-il de te tromper ? je veux, au contraire, que tu me connaisses, afin que tu puisses me servir en conséquence. Il faut que tu parles de moi à la marquise, qu’elle sache que je l’adore, et qu’il faut que je la possède ou que je meure…

— Est-ce bien à moi que tu oses faire une pareille proposition ?…

— Je ne te propose pas, je t’ordonne ; ce n’est pas de l’obligeance que je quête, c’est de l’obéissance que je veux. Il faut que la marquise soit à moi, voilà le but, et les moyens ne me manqueront pas ; et, si le marquis devient un obstacle trop grand, dans