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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/621

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JUSTINE.

ils tombèrent tous deux, et, avant que les autres se fussent retournés, j’avais déjà gagné du terrain. Pendant ce temps, Risbac sciait fort proprement l’un des barreaux de sa fenêtre ; le soir venu, il saute sur le dos d’une sentinelle, escalade le mur de ronde, et accourt au rendez-vous où j’étais déjà.

— Voilà qui va bien, dit-il, mais cela irait bien mieux si nous avions de l’argent. Pour moi, je ne possède point un sou.

— Je suis absolument dans le même cas.

— C’est un vilain cas ; mais nous n’y resterons pas long-temps, car j’entends la diligence de Paris, et les voyageurs qu’elle contient ont sans doute la bourse mieux garnie que nous.

— Vous savez déjà que je n’étais guère homme à m’effrayer de peu ; mais j’avoue