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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/620

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TRANSITION BRUSQUE.

— Il s’agit d’abord de sortir d’ici, dit-il, et cela ne présente pas de grandes difficultés : dans deux jours, vous serez conduit devant le conseil de guerre ; le trajet d’ici au lieu où le conseil doit tenir ses séances n’est pas long ; mais vous aurez à parcourir quelques rues étroites, et vous m’avez l’air d’avoir le pied leste et le bras vigoureux. Vous sortirez de la ville, alors vous m’attendrez, vers le milieu de la nuit, à un quart de lieue de la porte du Nord je serai exact au rendez-vous.

Tout cela arriva comme s’il se fût agi des choses les plus simples : tandis que l’on me conduisait devant le conseil, à l’instant où je passais dans l’une de ces rues étroites et tortueuses dont Risbac, mon compagnon, m’avait parlé, je donnai un croc en jambe au soldat qui marchait à ma droite, en même temps que j’appliquais un vigoureux coup de poing à celui qui marchait à ma gauche ;