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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/627

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JUSTINE.

je ?… Si j’avais vingt ans de moins je pourrais bien être le dauphin… Ah ! je suis le duc de Carlinbernord, l’un des gentils-hommes de votre majesté ; nous allons en Vendée ; nous tombons comme une bombe dans l’un des plus beaux châteaux de ce pays. Le roi est mort ; vingt mille personnes ont vu sa tête séparée du tronc, toutes les gazettes de l’Europe ont rendu compte de cette exécution, tout cela est incontestable ; mais les nobles vendéens n’en croient pas un mot, et c’est fort heureux pour nous. Vous faites une très-belle histoire sur la manière miraculeuse dont vous avez échappé à vos persécuteurs, et vous n’oubliez pas que moi, duc de Carlinbernord, j’ai l’avantage d’être votre libérateur. Le seigneur chez lequel nous tombons se jette à vos pieds ; il vous offre sa vie et sa fortune ; vous acceptez la dernière partie, et vous demandez un à-compte de cent mille francs… Il ne faudra pas craindre de mettre la bouchée trop forte ; car si vous