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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/628

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TRANSITION BRUSQUE.

vous avisiez de faire le modeste, de vous contenter d’une bagatelle, votre serviteur de tout mon cœur ! vous n’auriez pas plus l’air d’un roi que d’un moulin à vent. Quand un seigneur vous aura offert ce qu’il possède, tous les autres en feront autant ; vous le recevrez bien, et, pour n’être pas en reste avec eux, du baron vous ferez un comte, du comte un marquis, du marquis un duc, du duc un prince. Quant à moi, je serai toujours votre très-vertueux serviteur, votre fidèle trésorier ; je serai chargé des recettes et des dépenses : or les recettes seront grasses et les dépenses nulles ; je serai censé acheter des hommes, des armes, des munitions, et je n’achèterai rien du tout ; mais je recevrai toujours avec un plaisir nouveau, et, lorsque la pelotte sera assez ronde, nous aviserons… Que pensez-vous de cela. Dites ?

— Ma foi, c’est original, et, après ce que nous avons fait cette nuit, il me semble que nous pouvons tout tenter.