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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/639

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JUSTINE.

il ne voyait, il n’entendait, il ne sentait plus rien !… Il était aux pieds de son roi ; il baisait les pieds de son roi… Tout l’univers était là pour lui… Ô race de valets !…

Je ne pouvais rester plus long-temps sans danger dans cette position ; malgré les efforts inouïs que je faisais pour ne pas rire, je sentais que la gravité de ma majesté était fort compromise. Heureusement Risbac vint à mon aide ; il prit sous les bras le comte qui se traînait sur les genoux, et, bon gré, mal gré, il le remit sur ses pieds, en criant de toute la force de ses poumons :

— Le roi vous ordonne de vous tenir debout !

— Comte, dis-je alors, je suis venu dans ce pays pour me mettre à la tête de ma fidèle noblesse et des vaillans soldats qui défendent la sainte cause de leur roi ; mais vous com-