Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/683

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
242
JUSTINE.

— Songe que tu n’aurais jamais été que ma maîtresse, et que tu peux être ma femme.

— Votre femme ! non, non ; ne l’espérez pas, je ne serai jamais l’épouse d’un fourbe… vous me rendrez à mon père, je saurai bien vous y contraindre…

Et à tout cela elle ajoutait le refrain :

— Il n’est pas roi ! le monstre ! l’infâme ! le scélérat !…

La petite personne ne se faisait pas faute d’épithètes ; cela semblait couler de source. J’espérais toujours parvenir à la calmer ; mais il fallut y renoncer, et je commençai à me repentir d’avoir agi si légèrement. Je voulus voir si la menace me réussirait mieux que la prière.

— Savez-vous bien, Éléonore, lui dis-je, que, sans être roi, je n’ai qu’un mot à dire