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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/685

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JUSTINE.

dont la colère avait rendu la voix perçante. Un domestique de l’hôtel ayant entendu ces mots, roi, gentilhomme, prison, s’était approché de la porte ; ayant saisi quelques autres paroles, il crut avoir découvert une grande conspiration, et, en sa qualité de chaud patriote, il s’était empressé d’en faire la déclaration à sa section, qui était alors en permanence : de sorte que je n’étais pas encore couché lorsque l’hôtel fut cerné de toutes parts, et envahi par la garde nationale, à la tête de laquelle marchaient quelques misérables, qu’on appelait officiers municipaux. L’un de ces derniers m’annonça qu’il m’arrêtait au nom du peuple souverain.

— Et de quoi m’accuse ton souverain ? lui demandai-je.

— On te le dira plus tard ; en attendant, marche et ne raisonne pas, autrement tu