Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/702

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
261
REVERS. SUCCÈS.

Je racontai alors à Risbac ce qui m’était arrivé depuis notre séparation.

— Mon ami, me dit-il lorsque j’eus terminé, vous avez fait de grandes fautes ; mais je veux être indulgent en faveur du caractère que vous avez montré avec votre rival, comme avec cette petite perfide, qui ne valaient pas à eux deux un seul coup de stylet. Pourtant il y a des choses inutiles par elles-mêmes qui promettent pour une meilleure occasion : pour cela je vous approuve d’autant plus que vous me paraissez disposé à n’y pas retomber. Rappelez-vous qu’on a toujours tort de vouloir forcer sa vocation : vous étiez né pour vous moquer du monde, et l’on vous avait fait prêtre, c’était bien ; nous l’avouerons ensemble, lever un tribut sur des imbéciles, c’était juste ; car les imbéciles ont été créés et mis au monde pour servir de pâture aux gens d’esprit. Mais voilà que, lorsque tout est en bon chemin,