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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/719

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JUSTINE.

mériter le pardon qu’elle m’accordait avec tant de générosité. Ce fut dans cette disposition d’esprit que je me rendis chez elle.

— Eh ! venez donc, monseigneur ! me dit-elle en riant ; vos affaires sont en très-bon chemin : il manquait justement un nom sur la liste des candidats, et j’y ai fait mettre le vôtre devant moi. Le ministre ne pouvait pas me refuser : j’ai bien fait quelques colonels, deux ou trois directeurs généraux ; mais vous êtes le premier évêque que je me permets ; c’est de la discrétion, et je veux que l’on m’en tienne compte.

Nous dînâmes tête à tête ; madame de Ravelli me parut dix fois plus aimable qu’autrefois, et j’épuisai tout le catalogue des fadaises pour le lui dire.

— Mon cher abbé, disait-elle, ce n’est pas généreux : je travaille pour que vous soyez en paix avec Dieu, et vous faites tous vos ef-