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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/730

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UN ÉVÊQUE.

dans un fiacre, et, peu de temps après, ils étaient sous les verroux. Quant à Guibard, qui s’était foulé le pied en sautant par la fenêtre, il avait enfin trouvé une retraite sûre ; mais il jurait comme un possédé contre le médecin, qui lui avait déclaré que, malgré tous les secours de l’art, il lui serait impossible de pouvoir marcher avant quinze jours ; et cette nouvelle, qui l’empêchait de sortir de sa chambre, le rendait furieux, ayant la ferme volonté d’être utile à ses protégés, et ne pouvant y parvenir qu’à cette époque. Sera-t-il encore temps ? criait-il en accompagnant ses paroles de termes plus qu’énergiques… Nom d’un tonnerre ! il n’y a pas de Dieu ! ajoutait-il ; car, pour moi le malheur, je ne dis pas ; mais qu’ont fait ces infortunés à ce Dieu qu’on dit si bon ?… Rien, absolument rien. Est-ce juste, cela ?… Et, finissant ainsi, il frictionnait son pied en continuant ses cantiques de marine.


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