Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/739

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
298
JUSTINE.

pourtant, comme son identité fut constatée, on l’envoya à Bicêtre pour y attendre le départ de la chaîne.

Quinze jours après, ce fut le tour de Justine. Madame de Boistange tint parole : elle déclara que la version de l’orpheline lui semblait être l’expression de la vérité ; elle ajouta qu’elle n’avait pas vu la figure de l’assassin, et que, le temps lui ayant permis de rassembler ses souvenirs, il lui paraissait constant que le coup qui l’avait frappée était parti de la main d’un homme. Avec un aussi puissant auxiliaire, la défense ne pouvait manquer d’être victorieuse : le juré rendit donc un verdict d’acquittement, et Justine fut mise immédiatement en liberté.

L’orpheline trouva à la porte de la prison une voiture qui l’attendait : dès qu’elle parut, une vieille femme mit la tête à la portière, et dit d’une voix chevrotante :