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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/742

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ESPOIR.

suffise de savoir qu’il y a dans votre secrétaire plus d’argent qu’il ne vous en faudrait pour attendre mon retour, quand même je ne reviendrais pas avant un an, et que cette somme appartient à Georges… C’est avec l’or de Georges que votre défenseur a été payé ; c’est avec ce même or que je vis depuis six mois, et c’est toujours avec l’or de ce brave Georges que je vais aller disputer le terrain aux mauvais gueux qui n’ont pas voulu ou plutôt qui n’ont pas osé recevoir la rançon que je leur offrais… Et cette somme-là, le pauvre garçon l’a bien gagnée ; il l’a acquise au péril de sa tête, en gravant une planche superbe. Je savais où était le magot, et je l’ai été prendre quand le mien a manqué de parole. Il est fort heureux que je l’aie retrouvé intact, car je n’avais pas le temps de m’amuser à filer une affaire (trouver le moyen sûr de voler)… Adieu, mon enfant ; prenez patience.

Il dit tout cela si rapidement, que Justine