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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/741

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JUSTINE.

compte, je vais filer sur la route de Brest, car cette fois ils l’ont logé au nord… Je la connais, Dieu merci ; j’en ai étudié toutes les haltes et les étapes, et, quand ce vieux dur à cuire de capitaine et tous ses gueux d’argousins auraient l’enfer dans le ventre, je les étriperais plutôt tous l’un après l’autre que de leur laisser Georges entre les griffes.

Ces paroles consolèrent un peu Justine, et, bien que le contact de ce vieux bandit lui causât une répugnance invincible, elle le remercia affectueusement. La voiture s’arrêta ; Guibard conduisit sa protégée dans un petit logement qu’il avait fait arranger avec goût, et il lui en remit les clefs.

— Vous êtes chez vous, lui dit-il. Ah ça ! n’allez pas faire la petite bouche ; car je vous préviens que je n’ai pas le temps de vous prouver que vous auriez tort. Qu’il vous