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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/744

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ESPOIR.

quelques momens ; elle se disait qu’à défaut de la justice des hommes, elle pourrait toujours compter sur la justice divine, qui ne l’avait jamais abandonnée, et l’avait, au contraire, sauvée des plus grands périls ; et, parvenue à arracher le doute, ce mal funeste qui s’était glissé dans son âme, l’espérance y revint en même temps que la foi.

Cependant Guibard galopait vers Brest, ayant en portefeuille une demi-douzaine de passe-ports bien conditionnés, et sur les reins une ceinture pleine d’or. Il était, en outre, porteur de certains papiers qui sortaient de la même fabrique que ses passe-ports, et dont il se proposait de faire usage en dernier ressort ; ensuite il était toujours muni de ses meilleurs amis, c’est-à-dire deux paires de pistolets qui ne le quittaient pas, et un poignard qui ne l’abandonnait jamais. Aussi se croyait-il certain du succès de son entreprise.