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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/779

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JUSTINE.

gracié… Et, je le répète, vous y parviendrez si vous le voulez : ça vous coûtera quelque chose ; mais vous êtes en fonds… Pour moi, mon enfant, je vais tâcher de me faire guérir, et, si j’en viens à bout, nous nous reverrons.

Il partit sans que Justine pensât à le retenir : Georges absorbait toutes ses pensées.

— Oui, je vais partir, dit-elle après quelques instans de réflexion, je te verrai au moins, mon Georges bien-aimé ; tu sauras que je suis là, que je ne m’occupe que de toi, et tu souffriras moins. Guibard a raison ; on peut vaincre bien des difficultés avec de la persévérance. Rien ne me rebutera ; j’irai implorer à genoux la pitié de ces hommes qui peuvent disposer du sort de Georges ; je leur peindrai ses vertus, ses malheurs, et s’ils sont humains, s’ils ont des entrailles, ils me le rendront.