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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/778

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UNE CONNAISSANCE.

général, et les grands fonctionnaires en particulier, entendent toujours avec plaisir, à savoir les paroles qui sortent d’une jolie bouche.

— Ainsi vous me conseillez de solliciter la grâce de Georges ?…

— Et je suis sûr que vous l’obtiendrez, si vous le voulez. À votre place, mon enfant, je prendrais la poste dès aujourd’hui, et j’irais droit à Brest. Une fois là, je remuerais ciel et terre… Je harcèlerais les autorités… Le commissaire du bagne, par exemple. Cet homme-là a pour ainsi dire droit de vie et de mort sur les malheureux dont Georges fait partie ; c’est lui qui, à certaines époques de l’année, dresse la liste des condamnés qui lui semblent avoir des droits à ce que l’on appelle la clémence royale. Si vous parvenez à faire mettre le nom de Georges l’un des premiers sur cette liste, le pauvre garçon est