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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/791

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JUSTINE.

qu’endurait celui que son cœur adorait ; tortures de chaque jour, de chaque instant, et qui devaient durer toujours ! Quelquefois ces tristes pensées accablaient Justine ; puis, tout-à-coup, elle se sentait une force surnaturelle, et il lui semblait impossible qu’elle ne parvînt pas à sauver celui qu’elle aimait si tendrement. Cette exaltation durait peu ; la vue d’Albert, un mot de ce jeune fat suffisaient pour détruire cette confiance ; car elle savait maintenant à quel prix était attaché le service qu’il pouvait lui rendre.

— Ma fidèle et tendre amie, lui dit Georges la dernière fois qu’elle put pénétrer jusqu’à lui, songe à toi, ne t’épuise pas en efforts inutiles, je n’espère plus, et je sens que mes forces m’abandonnent ; l’horrible supplice que j’endure finira bientôt.

— Au nom de Dieu ! Georges, toi qui es mon frère bien-aimé, ne te laisse pas abat-