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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/792

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LE SACRIFICE.

tre !… Tu me conseilles de vivre, et tu veux mourir ! Est-ce que ta mort ne serait pas la mienne ? est-ce que mon âme peut être séparée de ton âme ?… Non, tu ne périras pas dans cette horrible lieu, Georges ; je te sauverai… oui je te sauverai !…

D’abondantes larmes coulaient sur les joues de l’orpheline ; mais sa voix était ferme et une sorte d’enthousiasme animait son noble visage.

— Mais cela est impossible, dit tristement Valmer ; mes évasions, les tentatives qui ont été faites par Guibard pour m’enlever d’ici m’ont rendu l’objet d’une surveillance rigoureuse et spéciale ; j’ai tout pesé, tout examiné : la fuite est impraticable ; quant aux grâces qui s’accordent chaque année, il n’y faut pas compter ; on n’est ordinairement porté sur le tableau qu’après un long séjour dans cet enfer, et encore ce bienfait