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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/797

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JUSTINE.

qui attendent leur tour depuis dix, quinze, vingt, et même vingt-cinq ans…

Justine était dans la plus violente agitation ; la dernière planche de salut allait lui échapper ; encore quelques instans et Georges était perdu sans retour.

— Albert, s’écria-t-elle tout-à-coup, je suis riche, beaucoup plus riche que vous ne l’imaginez. Mettez un prix à la faveur que je sollicite… Que vous faut-il ? Tenez, voici de l’or,… beaucoup d’or ;… il vous appartient.

À ces mots elle tira d’un meuble un sac rempli de pièces de vingt francs, et le vida avec bruit sur une table. Le jeune homme demeura quelques momens interdit ; mais, après un léger combat, l’amour-propre l’emporta sur les autres sentimens.

— Madame, dit-il, remarquez, je vous supplie, que ce n’est pas moi qui ai pensé