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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/809

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JUSTINE.

comble de douleur, ceux qui l’avaient soignée l’abandonnèrent dès qu’elle n’eut plus de quoi solder leurs visites.

Cependant quelques voisines de cette infortunée en eurent pitié.

— Voyez un peu, madame Gerbois, disait l’une d’elles, c’est-y pas une horreur que de mettre, une jeunesse dans un état pareil ?… Dieu ! que ces coquins d’hommes sont inconséquens !

— Ah ! dame ! les jeunes gens du jour d’aujourd’hui sont si mal appris !… ça n’a pas plus de religion que dessus ma main…

— Mais c’est qu’elle a l’air honnête tout plein c’te pauvre fille. C’est-y pas malheureux d’être subtilisée à ce point-là ?

— D’autant plus malheureux que la voilà sans sou ni maille ; et elle a tout-à-fait ven-