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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/816

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L’HOSPICE.

Les deux disciples d’Esculape lui tournèrent le dos, et passèrent à un autre lit, sans songer seulement à lui faire entendre un mot de consolation.

Quelques instans après une religieuse apporta une potion à Justine.

— Ma fille, lui dit-elle, la miséricorde divine est grande ; il ne repousse pas les pécheurs qui reviennent à lui. Dans la situation où vous êtes, il serait prudent de vous mettre en état de grâce.

— Je ferai tout ce que vous voudrez… Trois jours ! et mourir sans revoir Georges.

— Que dites-vous donc, ma fille ? penseriez-vous encore… ? Je sens bien que vous avez de grandes raisons pour ne pas oublier les malheureux qui ont partagé vos erreurs, et vous ont précipitée dans l’abîme ;