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JUSTINE.

Le pauvre garçon arriva bientôt près du lit sur lequel Justine de Melleran venait d’expirer. L’infortuné perd la raison ; il se jette sur ce cadavre couvert d’ulcères ; il l’étreint dans ses bras en rugissant comme un lion. L’ecclésiastique était encore là ; il s’approche.

— Mon fils, lui dit-il, il faut savoir se soumettre à la volonté de Dieu.

À peine le son de cette voix a-t-il frappé l’oreille de Georges, qu’il se relève brusquement, s’avance vers le prêtre, le regarde attentivement ; puis, s’interrogeant lui-même et se passant la main sur les yeux, il s’écrie.

— Mais non… Ce n’est pas une illusion… Je vois, j’entends… C’est bien Guibard !

— Silence ! Georges, dit l’aumônier en mettant la main sur la bouche du jeune homme qu’il venait aussi de reconnaître.