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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/826

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UNE GRÂCE.

sortie de ce tartare vivant le saisit à bras-le-corps et l’empêcha d’aller plus loin. Cet obstacle ne pouvait pourtant pas retenir bien long-temps un homme fort et vigoureux comme l’était Georges ; il se dégagea aisément des bras de celui-ci ; et, songeant malgré son état d’exaltation que les moyens violens en pareil cas ne sont pas les plus efficaces, il mit la main dans sa poche, prit sans compter l’argent qu’il y trouva, et le donna au portier.

— Prenez vite, lui dit-il ; je vous en donnerai le double après… Mais de grâce conduisez-moi bien vite où je veux aller.

Le portier ôta sa casquette, salua jusqu’à terre ce généreux et singulier visiteur ; il lui demanda humblement les nom et prénoms de la malade que Georges s’empressa de lui donner, puis, fouillant dans le tiroir d’une table, il en tira une carte qu’il présenta à Valmer en lui disant : n’oubliez pas que vous êtes un médecin.