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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/830

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UNE GRÂCE.

vient vieux, il n’a pas de meilleur parti à prendre que de se faire ermite ; il arrive un instant où l’on se lasse de cette vie agitée, qui a tant de charmes pour les jeunes gens aux passions vives et fortes, et cet instant est venu pour moi. Après la dernière et infructueuse tentative que je fis pour te rendre la liberté, je fus quelque temps malade, et ne guéris que bien difficilement de la blessure avec laquelle j’étais revenu à Paris. Justine était allée à Brest ; je lui avais donné une grande partie de la somme que je possédais ; il me restait peu d’argent, et je sentais que cette énergie qui me servait si heureusement à corriger autrefois la fortune était sensiblement diminuée. Je songeai alors à finir comme j’avais commencé. Cela me parut d’autant plus facile et convenable que le clergé était plus que jamais en faveur : avec une soutane aujourd’hui il n’y a rien que l’on ne puisse ambitionner, point de position où l’on ne puisse arriver, et la