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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/831

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JUSTINE.

preuve, c’est que, après avoir repris le froc, je suis parvenu d’emblée où tu m’as retrouvé. Quant à toi, te voilà libre, et j’en suis très-content ; il est seulement malheureux que nous ne soyons pas trois au lieu de deux.

Il se tut, et Georges paraissait n’avoir point entendu, accablé sous le poids de son désespoir, il n’était pas disposé à répondre.

— Eh bien ! mon garçon, reprit Guibard, ne veux-tu point me dire comment tu es parvenu à brûler la politesse à ces animaux d’argousins ?

— Que vous dirai-je ? Justine est venue ; elle a sollicité ; puis elle m’a annoncé presque en pleurant que je serais bientôt libre ; elle est partie. Trois mois après on m’ôte mes chaînes, on m’ouvre les portes, et j’arrive à Paris pour retrouver dans un hôpital le cadavre de celle qui m’a sauvé.

Guibard réfléchit, et, grâce à la perspica-