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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/839

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JUSTINE.

Valmer ne répondit rien ; un sourire amer effleura ses lèvres ; il aida le cocher à remettre le corps de sa maîtresse dans la bière ; le corbillard fut relevé, et l’on se remit en marche vers le cimetière. Tout se passa sans que le visage du jeune homme annonçât de violentes émotions ; il était debout, immobile près de la fosse ; il y vit, d’un œil sec, déposer le cadavre de sa bien-aimée, et il semblait compter les pelletées de terre que les fossoyeurs jetaient dans cette fosse… Le désespoir est tranquille. Ce calme apparent effraya Guibard, qui commença à craindre que la raison de son protégé ne fût altérée.

— Partons, mon ami, lui dit-il tristement ; tout est fini.

— Non, pas encore ; mais ce le sera bientôt.

— Allons, Georges, un peu de fermeté,