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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/845

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JUSTINE.

moi ; tu m’as quelques obligations ; ce sont des dettes que tu dois acquitter par de l’obéissance… Et, d’ailleurs, mon jeune ami, le suicide est un crime, oui, un crime affreux… Veux-tu donc te rendre criminel, toi qui n’as rien sur la conscience ?

Il s’aperçut alors que Valmer ne l’écoutait point ; le jeune homme s’était assis ; il avait, comme la veille, appuyé sa tête sur ses mains, et il resta dans cette attitude pendant plusieurs heures sans répondre un mot aux questions que lui adressait son hôte, et sans même paraître les entendre. Vers le soir, cependant, il consentit à prendre quelque nourriture. Le lendemain, il sortit de nouveau ; mais il ne rentra point, et la gouvernante remit à Guibard la lettre suivante que Valmer lui avait laissée.

« Je regrette, mon vieil ami, de ne pouvoir reconnaître, comme vous le désirez, vos bienfaits par de la reconnaissance ; mais