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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/89

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LE RÉFRACTAIRE.

de sa compagne étaient presque entièrement épuisées ; elle ne marchait plus qu’avec une lenteur désespérante dans la situation où ils se trouvaient ; car la mort des gendarmes ne pouvait manquer d’être promptement connue des autorités environnantes, qui s’empresseraient de faire rechercher activement le meurtrier.

— Ma vieille mère m’attend, dit le jeune homme ; déjà depuis plusieurs heures je devrais être de retour près d’elle… Oh ! comme elle doit souffrir !… Et si je ne devais plus la revoir ! si je devais être aujourd’hui la proie de ces bêtes fauves contre lesquelles je suis réduit à défendre ma vie !…

— Partez donc seul, dit Justine ; car je sens qu’autrement vous vous perdriez sans me sauver… Oh ! vous n’êtes pas le maître de disposer de votre vie, puisque vous avez une mère, une mère qui vous aime et que