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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/93

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LE RÉFRACTAIRE.

Cependant ils continuaient à marcher ; mais si lentement, que Georges en était au désespoir. Pour comble de malheur, le jeune homme, en se retournant, aperçut à quelques centaines de pas plusieurs gardes champêtres qui, contre l’ordinaire, semblaient marcher de compagnie, et il en conclut qu’il était poursuivi, ce qui n’était que trop vrai.

— Je suis fort, dit-il à Justine, je puis vous porter quelque temps.

Sans attendre de réponse, il met son fusil en bandoulière, prend la jeune fille dans ses bras, et, s’élançant vers un bois qu’on apercevait à quelque distance de là, il y arriva en quelques instans. La sueur ruisselait sur son front, ses joues commençaient à pâlir, lorsqu’il déposa son précieux fardeau sur le gazon, au plus épais de la forêt.