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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/94

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JUSTINE.

— Ciel ! mon ami, vous vous trouvez mal ! s’écria Justine.

— Ce n’est rien, ce n’est rien ; mais, de grâce, taisez-vous !

Se jetant alors la face contre terre, il en aspira avec force la fraîcheur, mâcha quelques brins d’herbe, et parut tout-à-fait remis en se relevant. Son premier soin alors fut de charger son fusil.

— Oh ! plus de sang ! plus de sang ! mon frère, dit Justine en joignant les mains.

— J’en ai horreur comme vous, et il y a long-temps que je leur aurais laissé prendre la dernière goutte du mien, si cela eût pu se faire sans que ma bonne mère en mourût de désespoir… C’est sa vie qu’il s’agit de défendre.