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Page:Rabaut - Le vieux Cévenol, 1886.djvu/107

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CHAPITRE XI.

ambroise veut sortir du royaume.

Dans les âmes vives et ardentes, la douleur s’exhale en mouvements violents et impétueux, et cette violence même la soulage. Il n’en est pas de même dans les âmes fortes, mais sensibles ; l’objet de leur peine est toujours présent à leur esprit, et, ne parlant qu’à elles-mêmes de leur douleur, elles en rendent le sentiment plus profond et plus durable. Tel était le caractère que la nature avait donné à Ambroise ; les longues peines l’avaient encore fortifié, en fournissant toujours à son esprit de nouveaux sujets de réflexion. Il se rappelait continuellement toutes les aventures de sa vie, depuis la mort de son père jusqu’à celle de sa mère ; toutes ces « déclarations du roi, » qui avaient été pour lui des sujets de peine, et qui probablement devaient l’être encore pendant tout le reste de ses jours. Il voyait la haine que ces punitions continuelles excitaient contre ceux de sa religion, et il gémissait profondément.