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Page:Rabaut - Le vieux Cévenol, 1886.djvu/30

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préface

la couronne qu’on semble disposé à lui tresser.

On remarquera certainement le tour vif et incisif que l’écrivain a su donner à ce plaidoyer, la manière originale et puissante dont il flétrit l’odieuse barbarie des lois de proscription. Son ironie est mordante et va parfois jusqu’au sarcasme. Cette âpreté de style ne manque ni de relief ni de cachet, et elle force l’attention du lecteur. Elle était, croyons-nous, dans son tempérament, car il voyait tout d’abord le côté absurde, ridicule des choses, et volontiers il était satirique, comme il le reconnaît lui même dans une de ses lettres. Il était impossible de manier la verge avec plus de souplesse et de dextérité, et de mieux l’appliquer. Son style est d’ailleurs correct, facile, élégant et d’une pureté classique ; il s’élève, en certains endroits, jusqu’à l’éloquence ; on sent que c’est un orateur qui a tenu la plume.

Pour les protestants de France, le présent ouvrage, surtout dans sa forme nouvelle, doit offrir un intérêt particulier. C’est pour eux qu’il fut composé il y a un siècle, pour eux qu’il sortit palpitant du cœur de l’un