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Page:Rabaut - Le vieux Cévenol, 1886.djvu/52

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embarras d’ambroise.

pas instruit, lui demanda si Esculape, Hippocrate et Galien étaient catholiques. « Non, » lui répondit le docteur, « ils étaient païens, et je ne sais pas comment Dieu permit qu’ils devinssent si habiles ; mais cela arriva du temps des miracles ; et comme il ne s’en fait plus aujourd’hui, il est clair qu’il n’y a que les catholiques qui puissent être médecins. — Il y a donc aussi, monsieur, quelque déclaration du roi qui défend de recevoir des médecins protestants ? — Oui, mon ami : elle est du 6 août 1685, et c’est là une preuve admirable de la sagesse du père La Chaise ; car, entre nous, je ne vois pas qu’un protestant ne puisse fort bien exercer la profession d’avocat ; pour juger si une cause est bonne ou mauvaise, il n’importe de quelle religion l’on soit ; mais un médecin protestant est une peste dans la société. S’il y en avait encore ici, ce serait la source de deux maux : 1o je travaillerais peut-être moins, ce qui serait très pernicieux au public ; 2o la profession d’avocat vous étant interdite, le nombre des médecins de la religion prétendue réformée augmenterait si considérablement, que peu de catholiques s’attacheraient à cette belle science. Or, il est aisé de voir que cela serait, dans la suite, très préjudiciable au salut de nos malades, parce que les médecins de la religion prétendue réformée ne se mettraient guère en peine de les avertir de l’état où ils se trouveraient,