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Page:Rabaut - Le vieux Cévenol, 1886.djvu/54

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embarras d’ambroise.

d’entrer dans la pharmacie. « Ici, » dit-il, « je ne trouverai pas les mêmes difficultés ; les apothicaires ne sont pas consultés par les malades, et, par conséquent, ne peuvent pas empêcher qu’on ne leur porte les sacrements. La vente des drogues et la distribution des remèdes n’influent en rien sur la foi et sur le salut, et les Jésuites, qui sont si zélés pour le bonheur éternel des âmes, ne nous auront pas défendu cette modeste profession. Il est vrai qu’elle n’est pas aussi honorable, et que j’aimerais mieux, sans doute, donner des ordonnances que les exécuter ; mais enfin, ma religion m’exclut des honneurs, et il faut se soumettre à sa destinée. » Il finissait à peine ses réflexions, qu’il se trouva devant la boutique d’un apothicaire. Son parti était pris. Il entra et se présenta au maître avec une douceur tout à fait intéressante. On lui demanda ce qu’il souhaitait ; il le dit avec franchise, et ne manqua point de raconter son embarras, et comment, ne pouvant être ni avocat, ni procureur, ni huissier, ni notaire, ni assesseur, ni opinant, ni sergent, ni archer, ni médecin, il venait demander s’il serait possible qu’il fût apothicaire. Il exposa, avec une innocence enfantine, les raisons qui lui faisaient croire qu’un protestant pouvait vendre de la casse sans exposer le salut de ses voisins ; mais on le convainquit bientôt qu’il se trompait. « Encore une déclaration du roi ! » s’écria le pauvre Am-