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Page:Rabaut - Le vieux Cévenol, 1886.djvu/65

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le vieux cévenol.

cipe, qu’on ne peut me contester, il est très clair encore que le prince a le droit de faire pendre tous ceux qui osent s’attacher aux préjugés qu’ils avaient sucés avec le lait. L’entêtement est un caprice, et, selon le droit divin, le caprice mérite la mort. J’ai été bien aise de poser ces principes incontestables, afin de justifier les lois dont je vais parler. On pourrait se laisser surprendre par une ridicule compassion ou par de fausses apparences de justice, et il est bon de prévenir sur ce point les esprits faibles dont notre siècle est rempli.

Ambroise avait des frères et des sœurs plus jeunes que lui, et sa mère, voyant le succès de

    sujets quelque chose d’approchant dans le dernier siècle, puisqu’en moins de trente années, ils les firent changer quatre fois de religion.

    Un écrivain aussi célèbre que Bayle rapporte ainsi le même fait : « Quand on considère de plus près l’histoire de ce grand royaume, et particulièrement les derniers règnes, où l’on voit non seulement les rois majeurs, mais encore des pupilles et les reines même si absolues et si redoutées ; quand on considère la facilité incroyable avec laquelle la religion a été ou renversée ou établie par Henri, par Édouard, par Marie, par Élisabeth : on ne trouve ni la nation si rebelle, ni les parlements si fiers et si factieux ; au contraire, on est obligé de reprocher à ces peuples d’avoir été trop soumis, puisqu’ils ont mis sous le joug leur foi même et leur conscience. » Il paraît que cet écrivain ne pensait pas, comme les gens d’église, que les peuples doivent soumettre leur conscience à la volonté du prince. Et cependant observez, cher lecteur, que c’est un homme d’église, qui parle ainsi, même un Père de l’Église, en un mot, le grand Bossuet. Voyez Oraison funèbre de la reine d’Angleterre.