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Page:Rabaut - Le vieux Cévenol, 1886.djvu/72

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CHAPITRE VI.

ce qui arrive à l’oncle d’ambroise.

Un jour qu’Ambroise était auprès de sa mère, un de leurs amis entra. À sa contenance triste on reconnut d’abord qu’il était porteur de quelque mauvaise nouvelle. En effet, il ne tarda point à leur apprendre que l’oncle d’Ambroise venait d’être arrêté et conduit en prison ; et que, selon les apparences, il serait condamné aux galères. Cet oncle était un honnête homme qui, dans le temps des abjurations, avait cédé comme les autres. On avait mis quatre tambours chez lui, qui, se relevant nuit et jour, battaient de la caisse au chevet de son lit, où il était malade. Il résista pendant quarante-huit heures à cette nouvelle espèce de torture ; et l’on s’avisa, au troisième jour, de mettre un grand chaudron sur sa tête et d’y frapper continuellement. De temps en temps on examinait quel était l’effet de ces arguments, et si la conversion commençait à s’opérer. On eut la satisfaction de voir qu’ils étaient très efficaces.