Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/394

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Comment Pantagruel de sa langue couvrit toute une armée, & de ce que l’auteur veit dedans sa bouche.

Chapitre XXXII.



Ainsi que Pantagruel avecques toute sa bande entrerent es terres des Dipsodes, tout le monde se rendoit à luy : & de leur franc vouloir luy apportoient les clefz de toutes les villes où il alloit, excepté les Almyrodes, qui voulurent tenir contre luy, et feirent response à ses heraulx, qu’ilz ne se rendroient point, sinon à bonnes enseignes.

Et quoy, dist Pantagruel, en demandent ilz de meilleures que la main au pot, & le verre au poing ? Allons, & qu’on me les mette à sac.

Adoncq tous se mirent en ordre comme deliberez de donner l’assault. Mais au chemin passans une grande campaigne, furent saisys d’une grosse houzée de pluye. À quoy ilz commencerent à se tremousser & se serrer l’ung l’aultre. Ce que voyant Pantagruel leur fist dire par les capitaines que ce n’estoit riens, & qu’il voyait bien au dessus des nues que ce ne seroit qu’une petite venue : mais à toutes fins qu’ilz se missent en ordre & qu’il les vouloit couvrir.