Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/46

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ia dieu ne plaise. Dieu me le pardoint, ie ne le dis de bon cueur : & pour ma parolle n’en faictes ne plus ne moins. Mais ie auray prou d’affaires auiourd’huy, si dieu ne me ayde, & tout par vostre membre, que vous feussiez bien ayse.

Couraige, couraige (dist il) ne vous souciez au reste, & laissez faire au quatre bœufz de deuant. Ie m’en voys boyre encores quelque veguade. Si ce pendent vous suruenoit quelque mal, ie me tiendray pres : huschant en paulme ie me rendray à vous.

Peu de temps apres elle commença à souspirer, lamenter & crier. Soubdain vindrent à tas saiges femmes de tous coustez. Et la tastant par le bas, trouuerent quelques pellauderies assez de mauluais goust, et pensoient que ce feust l’enfant, mais c’estoit le fondement qui luy escappoit, à la mollification du droict intestine, lequel vous appellez le boyau cullier, par trop auoir mangé des tripes, comme auons declairé cy dessus.

Dont vne horde vieille de la compaignie, laquelle auoit reputation d’estre grande medicine, & là estoit venue de Brizepaille, d’aupres Sainct Genou, deuant soixante ans, luy feist un restrinctif si horrible que tous ses larrys tant feurent oppilez & reserrez, que à grande poine, auecque les dentz, vous les eussiez eslargiz, qui est chose bien horrible à penser. Mesmement que le diable à la messe de sainct Martin, escripuant le quaquet de deux gualoises, à belles dentz alongea son parchemin.

Par cest inconuenient feurent au dessus relaschez les cotyledons de la matrice, par lesquelz sursaulta l’enfant, & entra en la vene creuse, & grauant par le diaphragme iusques au dessus des espaules (ou