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Des chevaux factices de Gargantua.

Chapitre XII.



Puis, affin que toute sa vie feust bon chevaulcheur, l’on luy feiste un beau grand cheval de boys, lequel il faisoit penader, saulter, voltiger, ruer et dancer tout ensemble, aller le pas, le trot, l’entrepas, le gualot, les ambles, le hobin, le traquenard, le camelin et l’onagrier, et luy faisoit changer de poil (comme font les moines de courtibaux selon les festes), de bailbrun, d’alezan, de gris pommellé, de poil de rat, de cerf, de rouen, de vache, de zencle, de pecile, de pye, de leuce.

Luy mesmes d’une grosse traine fist un cheval pour la chasse, un aultre d’un fust de pressouer à tous les jours, et d’un grand chaisne une mulle avecques la housse pour la chambre. Encores en eut il dix ou douze à relays et sept pour la poste. Et tous mettoit coucher auprès de soy.

Un jour le seigneur de Painensac visita son pere en gros train et apparat, auquel jour l’estoient semblablement venuz veoir le duc de Francrepas et le comte de Mouillevent. Par ma foy, le logis feut un