Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/94

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les dix pans de saulcice mentionnez en la joyeuse harangue, avecques une paire de chausses, troys cens de gros boys de moulle, vingt et cinq muitz de vin, un lict, à triple couche de plume anserine, et une escuelle bien capable et profonde, lesquelles disoit estre à sa vieillesse necessaires.

Le tout fut faist ainsi que avoit esté deliberé, excepté que Gargantua, doubtant que on ne trouvast à l’heure chausses commodes pour ses jambes, doubtant aussy de quelle façon mieulx duyroient audict orateur, ou à la martingualle qui est un pont levis de cul pour plus aisement fianter, ou à la mariniere pour mieulx soulaiger les roignons, ou à la Souice pour tenir chaulde la bedondaine, ou à queue de merluz de peur d’eschauffer les reins, luy feist livrer sept aulnes de drap noir, et troys de blanchet pour la doubleure. Le boys feut porté par les guaingnedeniers ; les maistres es ars porterent les saulcices et escuelles ; Maistre Janot voulut porter le drap.

Un desdictz maistres, nommé Maistre Jousse Bandouille, luy remonstroit que ce n’estoit honeste ny decent son estat et qu’il le baillast à quelq’un d’entre eulx.

«  Ha ! (dist Janotus) baudet, baudet, tu ne concluds poinct in modo et figura. Voylà de quoy servent les suppositions et parva logicalia. Panus pro quo supponit ?

— Confuse (dist Bandouille) et distributive.

— Je ne te demande pas (dist Janotus), baudet, quo modo supponit, mais pro quo ; c’est, baudet, protibiis meis. Et pour ce le porteray je egomet, sicut suppositum portat adpositum. »

Ainsi l’emporta en tapinois, comme feist Patelin son drap.

Le bon feut quand le tousseux, glorieusement, en