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le tiers livre

perfections ſecretes, les quelles honte inſupportable leurs eſt deceler aux homes confeſſeurs : plus librement, plus familierement les diroient vnes aux aultres ſoubs le ſceau de confeſſion. Il n’y a rien (reſpondit le Pape) que voluntiers ne vous oultroye, mais ie y voy vn inconuenient. C’eſt que la confeſſion doibt eſtre tenue ſecrette. Vous aultres femmes à poine la celeriez. Treſbien, (dirent elles) & plus que ne font les homes. Au iour propre le pere ſainct leur bailla vne boyte en guarde, dedans laquelle il auoit faict mettre vne petite Linote : les priant doulcement qu’elles la ſerraſſent en quelque lieu ſceur & ſecret, leurs promettant en foy de Pape, oultroyer ce que portoit leur requeſte, ſi elles la guardoient ſecrette : ce neantmoins leurs faiſant defenſe riguoreuſe, qu’elles ne euſſent à l’ouurir en façon quelconques ſus poine de cenſure eccleſiaſticque & de excommunication eternelle. La defenſe ne feut ſi toſt faiſte, qu’elles grilloient en leurs entendemens d’ardeur de veoir qu’eſtoit dedans : & leurs tardoit que le Pape ne feut ia hors la porte, pour y vacquer. Le pere ſainct auoir donné ſa benediction ſus elles, ſe retira en ſon logis. Il n’eſtoit encores trois pas hors l’Abbaye, quand les bonnes dames toutes à la foulle accoururent pour ouurir la boyte defendue, & veoir qu’eſtoit dedans. Au lendemain le Pape les viſita en intention, ce leurs ſembloit, de leurs depeſcher l’indult. Mais auant entrer en propous, commanda qu’on luy apportaſt ſa boyte. Elle luy feut apportée. Mais l’oizillet n’y eſtoit plus. Adoncques leur remontra, que choſe trop difficile leurs ſeroit receller les confeſſions, veu que n’auoient ſi peu de temps tenu en ſecret la boyte tant recommandée.

Monſieur noſtre maiſtre, vous ſoyez le treſbien