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Comment Pantagruel excuſe Bridoye ſus les iugemens
faictz au ſort des dez.


Chapitre XLIII.


A tant ſe teut Bridoye. Trinquanielle luy commenda iſſir hors la chambre du parquet. Ce que feut faict. Allors diſt à Pantagruel. Raiſon veult, Prince treſauguſte, non par l’obligation ſeulement, en laquelle vous tenez par infinis biensfaictz ceſtuy parlement, & tout le marquiſat de Myrelingues : mais auſſi par le bon ſens, diſcret iugement, & admirable doctrine, que le grand Dieu dateur de tous biens a en vous poſé, que vous præſentons la deciſion de ceſte matiere tant nouuelle, tant paradoxe, & extrange de Bridoye, qui vous præſent, voyant, & entendent, a confeſſé iuger au ſort des dez. Si vous prions que en veueillez ſententier comme vous ſemblera iuridicque & æquitable.

A ce reſpondit Pantagruel. Meſſieurs, mon eſtat n’eſt en profeſſion de decider procés, comme bien ſçauez. Mais puys que vous plaiſt me faire tant d’honneur, en lieu de faire office de luge, ie tiendray lieu de Suppliant. En Bridoye ie recongnois pluſieurs qualitez, par les quelles me ſembleroit pardon du