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PROLOGVE DE L’AVTHEVR
M. François Rabelais
povr le qvatrieme livre
des faicts et dicts heroiqves
de Pantagrvel.
povr le qvatrieme livre
des faicts et dicts heroiqves
de Pantagrvel.
Aux lecteurs beneuoles.
ens de bien, Dieu vous ſaulue & guard. Ou eſtez vous ? Ie ne vous peuz veoir.[1] Attendez que ie chauſſe mes lunettes. Ha, ha. Bien & beau s’en va Quareſme[2], ie vous voy. Et doncques ? Vous auez eu bonne vinee ? à ce que lon m’a dict. Ie n’en ſerois en piece marry. Vous auez remede trouué infinable contre toutes alterations ? C’eſt vertueuſement operé. Vous, vos femmes, enfans, parens, & familles eſtes en ſanté deſiree. Cela va bien, cela eſt bon : cela me plaiſt. Dieu, le bon Dieu, en ſoit eternellement loué : & (ſi telle eſt ſa ſacre volunté) y ſoiez longuement maintenuz. Quant eſt de moy, par ſa ſaincte benignité, i’en ſuys là, & me recommande. Ie
- ↑ Gens de bien… Ie ne vous peuz veoir. Voyez ci-dessus, p. 168, la note sur la l. 3 de la p. 232.* Cette espèce de dicton a été bien souvent répétée : « Ha ! gens de bien, ie ne vous puis voir, mon chappeau eſt percé. » (Du Fail, t. I, p. 297.) — « Bonnes gens, je ne vous puis voir, comme dit Maiſtre François dans ſon livre. » (La Fontaine, Lettres, au prince de Conti, nov. 1689)
- ↑ Bien & beau s’en va Quareſme. Cette formule est le titre d’un des jeux de Gargantua. Voyez t. I, p. 82.