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Page:Rabelais marty-laveaux 02.djvu/470

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le qvart livre

protraict Papal, donna à Homenaz neuf pieces de drap d’or frizé ſus frize, pour eſtre appouſees au dauant de la feneſtre ferree : feiſt emplir le tronc de la reparation & fabricque tout de doubles eſcuz au ſabot[1] : & feiſt deliurer à chaſcune des filles, les quelles auoient ſeruy à table durant le dipner, neuf cent quatorze ſalutz d’or[2], pour les marier en temps oportun.



  1. Eſcuz au ſabot. Suivant Le Duchat, Rabelais les nomme ainsi parce que les fleurs de lys y étaient semées « dans un écuſſon preſque triangulaire & de la figure, à peu près, de cette forte de toupie qu’on nomme ſabot. »
  2. Salutz d’or. Voyez ci-dessus, p. 145, la note sur la l. 9 de la p. 171.* Les commentateurs font remarquer que si Pantagruel donne aux filles à marier des pièces de monnaie représentant la salutation angélique, c’est pour leur promettre ce que l’ange annonçait à la vierge Marie.
    * Soixante & deux mille ſaluz. « Les saluts étaient une monnaie d’or qui datait de Charles VI et avait eu cours sous Charles VII, frappée surtout par les rois d’Angleterre, Henri V et Henri VI, se disant rois de France ; le type de ces pièces était la salutation de l’Ange à la sainte Vierge ; il avait déjà été employé sur des monnaies d’argent des princes de la maison d’Anjou, rois de Naples et comtes de Provence ; le salut d’or vaudrait environ 12 francs. » (Cartier, De la numismatique de Rabelais. Revue numismatique, 1847, p. 340)