Page:Rabelais marty-laveaux 02.djvu/500

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Comment pres l’isle de Chaneph Pantagruel sommeilloit, & les problèmes propouse à son reveil.

Chapitre LXIII.



Au iour subsequent en menuz devis suyvans nostre routte, arrivasmes près l’isle de Chaneph. En laquelle abourder ne peut la nauf de Pantagruel : par ce que le vent nous faillit, & feut calme en mer. Nous ne voguions que par les Valentiennes changeans de tribort en babort, & de babort en tribort : quoy qu’on eust es voiles adioinct les bonnettes trainneresses. Et restions tous pensifz, matagrabolisez, sesolfiez, & faschez, sans mot dire les uns aux aultres. Pantagruel tenent un Heliodore grec en main sus un transpontin au bout des Escoutilles sommeilloit. Telle estoit la coustume, que trop mieulx par livre dormoit, que par cœur. Epistemon reguardoit par son Astrolabe en quelle elevation nous estoit le Pole. Frère Ian s’estoit en la cuisine transporté : & en l’ascendent des broches & horoscope des fricassées consyderoit quelle heure lors povoit estre.

Panurge avecques la langue parmy un tuyau de Pantagruelion faisoit des bulles & guargoulles. Gymnaste apoinctoit des curedens de Lentisce. Pono-