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Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/100

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commentaire

a été relevé parmi les variantes, mais sur lequel les commentateurs n’ont pas fixé leur attention, est assez remarquable. Il semble indiquer qu’au moment où Rabelais publiait la première édition de Gargantua, il espérait se voir chargé de composer une sorte de traité officiel sur les couleurs, dont le chapitre suivant peut être considéré comme un échantillon, et qui eût remplacé celui que notre auteur a critiqué plus haut avec la vivacité et l’acharnement d’un concurrent. Lorsqu’il eut perdu cet espoir, il substitua, dans les éditions suivantes, un quolibet au passage plein de respect et de gravité par lequel il terminait.

L. 26 : Le moulle du bonnet, c’eſt le pot au vin. Le moule du bonnet, c’est la tête. Jean Chartier dit on parlant du sire de Lesparre, condamné à mort en 1454 : « Il fut deliuré au bourreau, lequel lui trancha la moitié & le moule de ſon chaperon, c’eſt-à-dire la teſte. » Comme teſta signifie en latin un pot, il est tout naturel que les amateurs de quolibets et d’équivoques se soient égayés sur ces deux significations. On trouve encore plus loin (t. II, p. 47) une locution populaire du même genre : Saulue Teuot le pot au vin, c’eſt le cruon. Cruon, en poitevin, signifie une courge, une gourde, une cruche, et aussi une tête mal faite.

Page 39, l. 3 : Le blanc doncques ſignifie ioye. Rabelais, après une longue parenthèse, reprend ici son discours où il l’a laissé (p. 36, l. 8) : Le blanc luy ſignifioit ioye.

Page 40, l. 8 : Les antiques Syracuſans. Plutarque, décrivant les magnifiques funérailles que les Syracusains firent à Timoléon, dit qu’ils portaient tous des habits purs : πάντῶν ϰαθαρὰς εσθῆτας φορουντῶν, ce qui, dans les Geniales dies d’Alexander ab Alexandro (liv. III, VII), est traduit par candidis vestibus.

L. 9 : Argiues. « En la ville d’Argos semblablement, quand ils portent le deuil ils veſtent robbes blanches comme dit Socrates, lavées en eau claire. » (Plutarque, Les demandes des choses romaines, XXVI, t. XXI, p. 269)