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GARGANTUA, T. I, P. 38. 01

Augufte ? Feftina lente ; » et dans la Briefue déclaration d’aucunes dlclions (t. m, p. 201, 1. 10) il entre dans d’assez grands détails sur cette devise et sur l’emblème qui l’accompagnait. Geoffroy Tory avait donné avant lui une explication identique, mais beaucoup plus étendue dans son Champ fleur y (tiers livre, feuil- let XLiii) : Aide le Romain, Imprimeur a Venize, auoit fa marque Hiéroglyphique, mais il ne lauoit pas inuentee, en tant qu’il lauoit empruntée, de la deuife de Augufte Cefar, la quelle eftoit en Grec : ’S.r^vi^t Ppa^Ew ; , qui eft a dire en Latin, Feftina lente. Ou encores en Latin tout en vng mot, Matura. Et en François, Hafte toy a ton aife. Icelle Deuife eftoit painte & defeignee par vne ancre de nauyre, & autour dicelle vng Daulphin. Lancre lignifioit tardiuete, & le Daulphin haftiuete, qui eftoit a dire, quen fes affaires fauit eftre modère, en forte quon ne foit trop liaftif, ne trop long ou tardif. Virgile nous eft fegret tefmoing que ledict Augufte Csfar auoit la dicte ancre & daul- phin en fi Deuile, quant pour luy en faire mémoire en fes Eneides, il a dict au comancement du premier liure, Maturate fugam, regique hsc dicite veftro. Qui en vouldra veoir & lire bien a plain, Ç\ {q\\ aille efbattre a veoir le premier Prouerbede la Seconde Chi- liade de Erafme, il y en trouuera ce me femble a fuf- fifance. »

Vadmiral dont Rabelais veut parler est, selon Le Duphat, « Brion Philippe Chabot, fait Admirai en 1526 & mort feulement en 1545. » Burgaud des Marests remarque avec raiion que les armes de cette famille portent des chabots et non des dauphins, et ajoute : « Rabelais les confond plaifamment à dessein. » Il est affez difficile de se rendre compte de ce que cela a de plaifant.

L. 26 : Si dieu me faulue… Dans l’édition antérieure à 1535, on lit au lieu de ces dernières lignes : Si le prince le veult ÇS" commende : cil qui en commendunt en- femble donne &• pouuoir & fcauoir. Ce passage^, qui